« Rando-train » à Commentry, journée-rando dim. 4 déc. 2022 (28 photos)

Marche sous la pluie

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Pourquoi « Rando-train » ? Parce que tout commence par un trajet en train pour aller au point de départ de la marche, d’où l’on reviendra à pied. Donc, nous voici dans le TER matinal, direction Montluçon.

## L’un des premiers chemins de fer industriels en France reliait Commentry à Montluçon dès 1842, avec une traction hippomobile jusqu’en 1854. …/…
La gare de Commentry fut desservie jusqu’en 2012 par les trains reliant Lyon à Bordeaux. ##
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On descend à la gare de Commentry.
Nota : le voyageur avec la valise ne fait pas partie de notre groupe : on n’est pas encore prêts à relever le défi de faire rouler ça dans les chemins !! ;-))
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Pour mieux connaitre le passé de la ville de Commentry, on consultera avec intérêt le livre « Commentry » de Laurence et Patrick Debowski, aux Éditions Alan SUTTON – 2008 (Broché, Noir et Blanc – format : 16 x 23 cm • 128 pages).
Les quelques mentions et textes explicatifs encadrés de ** ** ci-dessous sont copiés-collés de ce livre.
Les passages entourés de ## ## sont tirés de Wikipédia.
Et voilà, on a quitté la gare SNCF (ici au fond, en rouge) pour descendre l’avenue Max Dormoy afin de traverser toute la ville, au Sud de laquelle se trouve la première partie de notre périple du jour. (Photo de Martine, de Servilly)
Nota : c’est une journée grise, qui commence par le brouillard et finira dans la pluie !
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Partis de la gare, nous avançons donc plein Sud pour traverser la ville. Après un petit crochet pour aller voir le théâtre municipal et l’hôtel de ville, nous reprenons notre trajectoire pour aller visiter les reliefs (au propre comme au figuré) du passé minier -et des origines métallurgiques- de la ville. En rouge, notre parcours.
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Nous passons près de la superbe halle, qui date du XIXe siècle, belle structure de métal et de verre, très bien entretenue.
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**En 1804, Commentry ne comptait que 612 habitants, 1277 en 1830, 5465 en 1851 et 12632 en 1896**
Une progression quasi-exponentielle, qui culmina juste avant la fin du siècle.
## A l’origine, Commentry était une commune rurale dispersée entre une vingtaine de hameaux. Né au Vieux-Bourg, dans la vallée de l’Oeil, au passage d’un gué reliant une ancienne voie venant d’Evaux, Commentry doit son essor au développement de son industrie. ##
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Un peu plus loin, le théâtre de la ville, construit lui aussi au XIXe siècle, alors que la ville était en plein essor.
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Ouvertures en forme d’œil de bœuf répétitif, sur le côté du théâtre municipal.
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Dans le XIXe siècle florissant et optimiste, un bel hôtel de ville, à l’égal de ceux de cités plus grandes, a été construit.
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Nous sortons de la ville, dans un passage plus bucolique pour aller contourner la Tranchée Boutin.
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**Orienté Ouest-Nord-Ouest à Est-Sud-Est, le bassin houiller, d’une superficie d’environ 25 km2, s’étendait sur près de 9 km – avec une largeur de 3 km. Les strates principales donnant lieu à une exploitation prometteuse comprenaient notamment : la grande couche de Commentry, veine d’une épaisseur de 15 à 25 m s’étirant de St-Front à la Bouige, et celles des Bryats et de Champfromenteau. De l’anthracite pouvait être extrait sur le site des Raynauds. Les couches dirigées vers les Ferrières ne permettaient, elles, que l’extraction de « flambant », moins intéressant du point de vue calorifique.**
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**À Commentry les couches les plus importantes affleuraient, ce qui permettait leur exploitation directe, en tranchées. Ce type d’exploitation, d’un rendement très élevé [ ] était relativement dangereuse.**
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L’exploitation des veines de charbon put se faire en surface mais aussi en profondeur, ce qui suppose d’autres équipements pour aller travailler dans les galeries de mine et en sortir et le charbon et la roche et la terre qu’il faut enlever pour accéder au minerai.
**Un chevalement de 17 m de haut avec des roues de 4,50 m de diamètre permettait de remonter les bennes d’une profondeur de 133 m.**

Les tranchées étaient profondes de 20 à 80 m. Après la fin de leur exploitation, elles se sont naturellement remplies d’eau jusqu’à un certain niveau (correspondant sans doute à celui de la nappe phréatique). Les berges sont en pente douce et couvertes d’arbres et taillis pour les stabiliser et il n’est pas possible d’approcher l’eau, que l’on voit donc de loin.
Ici, la Tranchée Boutin.
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Sur le côté Nord des tranchées, donc entre elles et la ville et les installations industrielles, une longue bande de parc bien entretenue forme un passage dédié à la promenade. Dans ce parc, nous verrons deux statues…
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**Les Présents de la Terre est une sculpture de Pierre Traverse (1892 – 1972), plus connue des Commentryens sous le nom des Trois Grâces. Cette statue est composée de deux beautés callipyges qui portent une corbeille remplie de grappes de raisins symbolisant les présents de la Terre; en-dessous se trouve une troisième femme vêtue à l’antique.**
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Nous approchons de la partie industrielle de la ville.
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Concernant la houille que l’on exploita ici :
**Cette ressource, par le biais du coke qu’elle permet de produire par la suite, fut directement liée à l’essor de la métallurgie. Les différents sites miniers ne furent exploités industriellement qu’à partir de 1845. L’extraction à grande échelle de ce combustible dans les mines a rendu possible le phénomène majeur qu’à été la révolution industrielle au XIXe siècle.**
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Mais à partir du début du XXe siècle l’exploitation des mines fut de moins en moins rentable puis cessa. L’industrie métallurgique qu’elle avait favorisée là se maintint encore un temps avec succès puis fut progressivement remplacée par des industries plus modernes qui entretiennent un bassin d’emploi hélas plus réduit.

## Le charbon est à l’origine de la vocation industrielle de Commentry mais, la ville telle que nous connaissons aujourd’hui, s’est développée après la seconde guerre mondiale, grâce d’une part : au développement d’une importante industrie chimique, spécialisée dans les compléments pour nutrition animale – Adisséo et d’autre part au travail de sa forge – Erasteel, leader mondial dans la production d’acier dit « rapide ». ##
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En face, entre route et tranchée, la petite bande de parcs s’étroitise au fur et à mesure en allant vers l’Est. Là une autre statue à thème féminin :
**La sculpture (1937). Cette œuvre en marbre blanc d’Alphonse-Amédée Cordonnier avait été commandée à l’artiste pour orner la façade principale du Grand Palais lors de l’Exposition Universelle de 1900. Elle tient dans la main droite un maillet et dans la gauche un ciseau à [tailler la] pierre. Avec ses lignes sinueuses, cette statue allégorique est caractéristique des œuvres appartenant au Modern Style.**
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La ville a connu aussi un riche passé sportif, avec une figure majeure, Jean Pellez, dont une salle de sport locale et un stade à Clermont-Ferrand portent encore le nom.
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Vue sur la Tranchée de l’Espérance.
**La Grande Tranchée, d’une profondeur de 80 m.**
## Les terrains miniers ont cédé la place aux roseraies et pépinières Delbard, dont les champs et le laboratoire expérimental se trouvent sur la commune de Commentry. ##
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Vue sur la Tranchée de l’Espérance.
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Plus loin encore, tranchée toujours, cette fois du côté de Champfromenteau.
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Et puis, nous commençons à nous arracher de l’orbite de Commentry et à trouver la pleine nature…
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Mais, avec la fin de matinée, la pluie est arrivée…
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Nous passons, sous le regard intrigué d’une vache.
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Après une courte pause déjeuner sous un petit hangar dans lequel ses propriétaires charmants nous ont laissés nous installer, nous reprenons le chemin vers Lapeyrouse.
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Les plantes qui s’installent dans les lieux les plus improbables (ici au milieu de la petite route) montrent la force du vivant à prospérer partout où cela est possible.
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Nous approchons d’une voie ferrée… Ce panneau est récent mais utilise encore un visuel d’avant-guerre.
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Cette voie part de Lapeyrouse pour rejoindre aussi Clermont-Ferrand, mais en passant par St-Eloy-les-mines, St-Gervais d’Auvergne et Les Ancizes-Comps. Elle avait donc un véritable intérêt industriel. Mais elle est désaffectée. Les rails sont encore brillants, le ballast n’est pas envahi d’herbes folles, mais beaucoup de traverses sont en très mauvais état et il faudrait sans aucun doute les changer toutes avant de pouvoir reprendre ici une activité ferroviaire.
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Après ce parcours de 25 km, nous arrivons à Lapeyrouse, passant le long de son vaste étang artificiel avant d’aller retrouver les voitures, stationnées devant la gare SNCF, à 1 km de là.
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